Bonsoir à tous,
Aujourd'hui, édition spéciale ! C'est jour de repos pour notre interviewer habituel qui s’octroie un assistant. Après un rendez-vous à Commerce, choix est fait de nous rendre à la gare. Une première tentative auprès d'une demoiselle échoue et notre interviewer titulaire remarque un jeune homme qui attend son tram.
Nous vous présentons Cyril, 28 ans
Dans la vie, Cyril est brancardier, un métier aussi physique que mental. Aider les gens est une vocation pour Cyril, vocation venue suite à une nuit très longue (et un long périple entre la Norvège et le Hellfest) passée au chevet d'un membre de sa famille. "Je n'avais pas de nouvelles, j'ai eu tellement peur quand le médecin m'a dit qu'il devait me parler". Au matin, l'homme, nantais depuis 3 ans, décide de tout arrêter (cigarette etc...) et de se consacrer aux autres : le début d'une vocation. Ce qu'il aime, c'est engager la conversation avec les personnes, essayer de les rassurer. Il travaille du lundi au dimanche, mais pas la nuit. Il souhaite progresser dans ce métier mais rencontre des difficultés pour financer ses projets.
Nous lui demandons de nous apprendre un truc sur son travail.
"C'est un métier où il faut être à l'écoute des autres, où il faut avoir beaucoup d'empathie pour les gens. Il faut également une bonne condition physique, sinon on ne fait pas de grosses interventions, celles ci étant réservées aux infirmiers ou secours d'urgence."
Il aime la musique, du blues au métal, le sport, et est passionné d'informatique, Mais sa plus grande passion c'est le bonheur, autant pour lui mais surtout pour les autres, notamment les personnes en précarité.
Es-tu heureux aujourd'hui?
"Un peu le moral en baisse mais c'est normal car ses projets mettent un peu de temps à se réaliser. Mais bon, il faut toujours avoir la tête haute!"
Le mot de la fin?
"La vie, elle est jamais comme dans nos rêves, elle est jamais figée. C'est un mal pour un bien !"
Merci Cyril et à une prochaine dans le tramway je l'espère.
Article rédigé par mon invité du jour : Ludovic.
Et maintenant Ludovic vous parle de son expérience :
Drôle d'impression que l'on ressent, quand on prend la place de quelqu'un dans son activité. D'abord, vous parlez de la personne. Ouvert, très vite attachant, je pense que nous avons bien accroché (c'est la barbe, sûrement). Ensuite, j'ai pu voir sa phase d'approche et je me suis dit : "Heureusement que c'est lui qui l'a amenée, j'aurais été incapable de le faire moi-même", sensation qu'il a du ressentir lors de ses premières interviews.
La réaction des deux personnes abordées, c'est d'abord une histoire de personnalité. La demoiselle a semblé sur la réserve, mais bon... d'un côté avoir deux grands barbus qui l'accostent à 10h le matin peut surprendre. Après ce refus, il a fallu trouver quelqu'un d'autre et c'est là que l’œil aguerri de l'habitué a pu détecter Cyril, que je n'avais même pas vu (la demoiselle par contre je l'avais repérée... bizarre non ;) ). Ensuite il faut convaincre, et là c'est assez impressionnant. Je pense qu'Allan pourrait faire signer des pétitions à l'entrée des supermarchés...
Enfin, ce fut mon tour, dans le rôle de l'interviewer. Un moment sympa, avec surtout un "inconnu" sympa sous l’œil et avec l'aide plus que précieuse de notre interviewer en chef. Une main serrée, on remonte dans le tram, on papote quelques arrêts avant de se quitter...
Trop vite, trop sympa, c'est déjà fini et la promesse d'un verre en ville prochainement, une expérience inoubliable (l'interview, pas le verre).
Ludovic
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