Bonsoir à tous,
N'ayant pas eu de succès ce matin, il fallait que je trouve l'inconnu du jour sur le chemin du retour. Et comme je n'avais pas beaucoup de temps, je me devais de sauter sur le premier inconnu croisé. Et c'est à 'Halveque' que j'aborde mon inconnu du jour : au premier contact il n'est pas très chaud pour la photo et puis il se laisse gentiment convaincre et je l'en remercie.
Je vous présente Diango, 30 ans.
Diango est étudiant en droit : "Je suis actuellement en 3ème année (licence). Si j'aime ce que je fais et pourquoi? Oui, j'aime le droit, et j'ai choisi ce domaine car dans mon pays - je suis mauritanien - j'ai constaté pas mal de choses dans la vie de tous les jours : l'actualité peut être difficile, l'injustice y est présente (mais comme en France d'ailleurs) et je voulais essayer d'apporter ma petite pierre à l'édifice en amenant ma vision de la justice 'juste' pour tous. Donc j'ai d'abord obtenu une licence de droit public en Mauritanie. Puis j'ai lu/vu qu'en France les niveaux étaient vraiment un cran au dessus, et très complets, j'ai donc décidé de venir étudier en France."
Parle-moi de ton arrivée et de ces études françaises ?
"Oulala, j'ai énormément souffert, ça a été très dur les 2 premières années. J'ai d'ailleurs fait 2 fois l'année de licence car j'étais largué ! Si tu rajoutes à ça les soucis du quotidien, le manque de motivation parfois et le fait que j'étais tout le temps malade à cause du climat... il fait trop froid ici ! (rires)
Comme il faut des équivalences qui sont très lourdes moralement et scolairement, j'ai dû repasser ma 3ème année de licence et v'la le niveau, la quantité de travail à fournir, etc. Et puis en Mauritanie le MASTER n'existe pas, tu arrêtes à la licence mais tu n'es pas sûr de trouver du travail car les diplômes africains sont peu reconnus, alors qu'avec un diplôme français, ça t'ouvre toutes les portes !"
Je lui demande de m'apprendre un truc sur ses études de droits ?
"En Mauritanie on ne prend rien au sérieux, même les profs s'en foutent à moitié : retards, non-respect du programme, etc. (rires) On te fait passer le minimum, alors qu'ici c'est une autre affaire : la qualité de l'enseignement est extraordinaire, les facultés sont géniales ! Une qualité pour faire des études de droit en France? Etre rigoureux !"
Il aime le foot - il joue avec une association africaine le dimanche soir - faire du sport, et il aime la vie : "J'aime discuter avec les gens, je trouve ça bien ce que tu fais. Ici, tout le monde fait la tronche, tout le monde est sur son téléphone. C'est dingue ça, plus il y a de technologie moins les gens se parlent, nous on a moins de technologies en Afrique et les gens se parlent plus." (rires)
Il n'aime pas l'hypocrisie, la méchanceté, le climat, le porc : "Et comme je suis timide j'ai du mal à aller vers les autres, mais là comme tu es venu me parler, c'était plus simple." (rires)
Es-tu heureux aujourd'hui et pourquoi?
"J'ai quelques soucis, comme tout le monde tu me diras, mais ça va ! Je pense que je me mets trop la pression pour réussir car je veux que ma famille soit fière de moi, donc je stresse parfois, c'est pas simple. Et puis je suis loin de chez moi, ma famille me manque !"
Une personne qui t'a marqué ou t'influence encore aujourd'hui?
"Mon oncle : Boubou. Pourquoi lui? Il discute avec moi, il me conseille, me remonte le moral quand ça ne va pas, il trouve toujours les mots pour remotiver quand je flanche un peu. Mais là il est retourné avec sa femme en Mauritanie. Il est mauritanien, venu comme moi en France mais il y a très longtemps ; il a étudié, s'est marié à une française et depuis peu il est retourné en Mauritanie créer une entreprise. Il m'appelle régulièrement pour prendre des nouvelles. Lui et sa femme m'ont beaucoup aidé à mon arrivée et je les en remercie énormément."
Le mot de la fin?
"C'était un plaisir de faire ta rencontre, le trajet est passé trop vite on est déjà arrivé à Commerce !"
Merci Diango et bonne continuation pour tes études, je te souhaite de réussir !
A.
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