Ce matin, je suis allé me
promener tout au bout de la ligne 1 au terminus ‘JAMET’. J’ai rarement le temps
d’aller sur d’autres lignes ou aux terminus et de changer, alors quand j’ai le
temps j’essaie de varier.
A mon arrivée sur le quai, j’ai 2
possibilités : un groupe de 3 jeunes hommes ou un homme seul en train de
fixer le tableau d’affichage. Le tramway arrive, je monte et m’assieds à son
niveau dans le tramway, je l’aborde : il accepte ! «Je crois que ton visage ne m’était pas
inconnu, que ton projet j’en ai déjà entendu parler et j’adhère à ce que tu
fais !»
Je vous présente Gaël, 39 ans.
Dans la vie Gaël est chef de
projet : « Je travaille dans
le milieu bancaire : c’est un poste à cheval entre l’informatique et les
utilisateurs, mon rôle est de faire en sorte que ces 2 mondes si différents
arrivent à se comprendre… Et ce n’est pas toujours simple. (rires)
J’aime mon boulot ; même si le monde bancaire peut parfois peser
par rapport à mes valeurs, mes convictions, etc. Mais mon job de chef de projet
je l’adore ! Pourquoi ? Parce que j’aime les rencontres avec les gens et
que chef de projet cela passe forcement par du relationnel et des rencontres.
Si c’est une vocation ? Non, pas vraiment, c’est arrivé par hasard.
A la base j’avais fait des études comptables et financières, mais comme je me
faisais chier j’ai cherché à changer de voie. Et j’ai découvert ce job, qui me permettait
de changer les choses à ma façon, d’automatiser et de faire en sorte que l’on
arrête de faire des tâches sans plus-values, alors qu’on peut le faire
automatiquement. Je n’étais pas prédestiné à faire ça mais j’y trouve mon
compte aujourd’hui ! »
Je lui demande de m’apprendre un
truc sur son métier ?
« La méthode AGILE : c’est ce que l’on devrait faire
normalement, mais qu’on a été obligés d’intégrer dans des processus aux noms
douteux comme l’agilité, la méthode SCRUM, etc. (rires) comme rendre un projet en temps et en heure, montrer la
plus value de notre service, répartir les tâches entre les différentes personnes,
communiquer d’avantages, etc. Tout ça parait évident mais dans le monde de
l’entreprise ce n’est pas toujours le cas !
Et puis la gestion de projet, c’est aussi donner des conseils avec
toutes ces méthodes : ça rassure les clients, les employeurs, on valorise
notre travail au travers de ces nouvelles méthodes.
Une qualité ? S’exprimer, suppléer et avoir de l’aisance dans le
relationnel. »
Il aime le sport –basket et
footing- , l’informatique, les jeux vidéo – il attend que toute la famille dorme
pour s’adonner à ses jeux préférés : « Et
bien évidemment ma femme et mes 2 enfants ! »
Il n’aime pas l’hypocrisie, la
démagogie : « Et c’est bien
actuel l’hypocrisie et la démagogie… On vit une sale période en ce moment !
»
Es-tu heureux aujourd’hui ?
« Oui ! Pourquoi ? Parce que je trouve que parler avec
un inconnu ça égaye les transports, le trajet passe plus vite ! Je pense
aussi que ne pas avoir de transports sous terre comme le métro, ça évite de
trop se renfermer. J’ai vécu à Paris et je sais de quoi je parle ! »
Une personne qui t’a marqué ou
t’influence encore aujourd’hui ?
« Mon père : Michel.
Pourquoi lui ? Parce qu’il était d’un milieu très agricole et
qu’il a su dire non pour ne pas reprendre l’exploitation, et partir tenter sa
chance à Paris. Je trouve que c’est un bel exemple de courage que de refuser de
suivre la voie de ses parents. En plus il avait un CAP/BEP industriel et
aujourd’hui il travaille dans le social : il est un exemple pour
moi. »
Le mot de la fin ?
« Mais où allons nous !? Quand je dis ‘nous’ c’est de manière
générale, de manière sociétale… On va peut-être droit dans le
mur ?? » (rires)
Merci Gaël et à un de ces jours
dans le tramway peut-être, je reviens lundi pour un nouvel inconnu du tramway.
A.
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