Bonsoir à tous,
Après avoir essuyé 3 refus du côté
de l'arrêt 'Marcel Paul', Allan et moi décidons de continuer nos recherches du côté de l'arrêt 'Beauséjour'.
Sur le quai, nous croisons le regard
furtif et amusé de notre prochaine inconnue. En nous approchant
d'elle, son sourire confirmait mon impression : elle avait
reconnu Allan et connaissait l'inconnu du tramway, facile !
Je vous présente donc Cynthia, 29 ans.
Elle accepte volontiers de discuter
avec nous avec tout de même un petit regret pour la photo :
" Dommage, j'allais chez le coiffeur " (rires)
Cynthia est secrétaire dans une école
d'ingénieur depuis 2011. Elle aime son travail et d'autant plus
depuis 2015 où elle a rejoint un labo de recherche en mécanique et
génie civil.
" Ça consiste à
m'occuper d'équipes de recherches, de commande de matériel, de
séminaires etc... "
Quand je lui demande de nous raconter
quelque chose de spécial sur son métier :
" En lisant l'Inconnu du
Tramway, je me demandais ce que je dirais si à mon tour on me posait
la question. Et je ne sais pas... Je ne vois pas quoi raconter sur le
métier de secrétaire, mais il faut un sens de l'organisation et de
la rigueur. "
Sur ce qu'elle fait dans la vie en
dehors de son métier :
" Je suis végan, et ça
me prend beaucoup de temps car je milite pour des associations dont
le Collectif Nantais Pour les Animaux (http://nantes-animaux.fr/).
Par le passé, il m'est aussi arrivé de participer à des actions
avec l'association L214. "
Pourquoi militer ?
" Je milite parce qu'être
végan n'est pas suffisant si on l'on veut l'arrêt de
l'exploitation animale. Il faut que les gens se rendent compte, les
enfants refuseraient sans doute d'en manger s'ils comprenaient
vraiment que la viande vient de ce petit lapin. "
Depuis quand es-tu végan ?
" Vers l'âge de 20 ans.
Avant ça, j'étais végétarienne. Depuis petite, je n'aime pas la
viande. Il faut dire que mon père avait plein de lapins dans des
clapiers, je les ai vu mourir, évidemment ça a joué. "
Allan plaisante et pense que ce qui
prend le plus de temps quand on est végan, c'est de cuisiner :
" Pas tant que ça, il
faut cuisiner et éviter les plats préparés mais cela n'est pas si
contraignant. "
Quelque chose que tu n'aimes pas ?
" L'injustice, c'est pas
très original " (rires)
Es-tu heureuse ?
(« aujourd'hui », précise bien Allan)
" Oui, je suis heureuse et
je le serais encore plus si on arrêtait d'exploiter les animaux. "
Quelle personne t'a marquée ou
influencée dans la vie ?
" Ma grand-mère je pense,
c'est elle qui m'a amenée à aimer les animaux. Elle n'était pas
végétarienne mais n'aimait l'exploitation des animaux dans les
cirques, les corridas etc... "
Alors que l'on discute et que son arrêt
arrive rapidement, je lui demande un dernier mot :
" Merci pour ce que vous
faîtes "
C'est nous qui te remercions.
Je ne savais vraiment pas à quoi
m'attendre en rejoignant Allan. Parler aux gens ne me pose pas de
problème, mais les aborder dans la rue " sans raison "
est tout de même déstabilisant. Au premier abord, il y a toujours
un comportement méfiant. Pourtant après avoir expliqué le projet,
les gens sont unanimes sur le constat que oui, on ne se parle pas
assez. Alors pourquoi cette méfiance quand on vient leur parler ?
C'est ce paradoxe qui rend le concept de l'inconnu du tramway
intéressant. On sait ce qu'il faudrait faire (se parler) mais on ne
le fait pas. Donc Allan vient forcer un peu les choses.
L’expérience était vraiment sympa.
Il y a eu deux jeunes qui ont refusé car ils ne souhaitaient pas
être pris en photo, mais ils étaient sympathiques et ouverts à la
discussion. Une dame qui a semblé trop préoccupée par la pilosité
faciale d'Allan pour nous répondre et aussi une autre femme qui
semble t-il était muette (vraiment). Enfin Cynthia à l'arrêt
Beauséjour qui nous a répondu favorablement.
Ce que je retiens de cette expérience,
c'est qu'il faut vraiment de la persévérance pour tenir un tel
projet sur la durée. Aujourd'hui, j'ai essuyé quelques refus, mais
c'était la première fois et je n'étais pas seul. Honnêtement, je
n'aurais jamais la patience de tenter ça tous les jours. Mais je le
referai avec grand plaisir à l'occasion ! En attendant, je
remercie Allan pour sa gentillesse, je lui rends le clavier et je lui
laisse le soin de continuer ce qu'il fait si bien. Et moi je
redeviens un simple lecteur. :)
M.
Mickaël qui a prit ma place aujourd'hui dans le tramway
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