Bonsoir à tous, Nous y sommes, c'est la dernière interview de 2023... Je ne pouvais pas terminer cette année sans une dernière rencontre...
Lise
Bonsoir à tous,
Nous y sommes, c'est la dernière interview de 2023... Je ne pouvais pas terminer cette année sans une dernière rencontre avec un(e) anonyme avant mes congés.
Je vous présente Lise, 20 ans.
Lise est étudiante : "Je poursuis des études pour devenir hôtesse de l'air. C'est un Bachelor de 3 ans suivi d'une formation de 2 mois, et c'est ma dernière année.
- Tu peux m'en dire plus sur ta formation ? C'est la première fois que j'interviewe une étudiante dans cette filière.
- Oui, bien sûr. Donc, comme je te l'ai dit, c'est un cursus de 3 ans, divisé en deux parties : une partie théorique et une partie pratique. J'ai déjà validé ma partie théorique, et je passerai à la partie pratique en 2024. Comment j'ai eu envie de faire ce métier ? C'est simple, je suis partie en voyage à 17 ans en Martinique, et j'ai pris un vol long courrier. Ça a été un déclic. Prendre l'avion a été une expérience incroyable, ça m'a fascinée, et savoir que les hôtesses de l'air voyagent à travers le monde tout en étant rémunérées m'a fait réaliser que c'était ça que je voulais faire comme métier."
Je lui demande d'en apprendre davantage sur ses études : "Le pilotage budgétaire. C'est une matière qu'on nous enseigne et que je déteste ! (rires) Ce ne sont que des calculs : les bénéfices, la trésorerie, du budget... Ça n'a rien à voir avec mon futur métier et clairement, ce n'est pas ma tasse de thé." (rires)
Ne connaissant pas ce milieu professionnel, je lui demande comment ça se passe après ses études, si c'est un milieu saturé au niveau des opportunités professionnelles ?
"Je ne dirais pas que c'est saturé, mais il faut attendre les sessions de recrutement des compagnies aériennes... Ce ne sont pas des offres d'emploi classiques ! Après l'obtention du diplôme, c'est à toi de démarcher les compagnies et de postuler lors de ces campagnes de recrutement : tu dois te vendre !"
Mis à part son futur métier, mon inconnue du jour aime passer du temps en famille et avec ses proches, ainsi que faire du shopping : "Que ça aille bien ou mal, le shopping est mon remède à tout ! Et j'aime voyager. Prochaine destination ? Le Sri Lanka, où je vais effectuer un stage dans une agence de voyage pendant 6 mois dans le but de devenir bilingue."
Elle n'aime pas les brocolis et les menteurs : "Même si nous avons tous menti une fois dans notre vie, pour moi, le mensonge équivaut à une trahison."
"Es-tu heureuse aujourd'hui ?
- Oui, j'aime ce que tu fais... Ça me met de bonne humeur, ça casse ma routine car d'habitude, j'aurais mis mes écouteurs, aurais fait défiler mon téléphone. Franchement, ça fait du bien."
Le mot de la fin ?
"Bonne Année à tous et laissez-vous interpeller par Allan, c'est que du positif, il ne faut pas refuser."
Merci, Lise, pour ta bonne humeur. C'était une belle rencontre, j'espère que nos chemins se recroiseront.
A.
P.S : Je n'en reviens toujours pas d'avoir repris ce projet cette année, que vous ne m'ayez pas oublié malgré 3 années de pause et que vous soyez toujours plus nombreux à venir découvrir chaque soir un(e) nouvel(le) inconnu(e). Certes, je publie de façon moins régulière, mais j'espère que ce format hebdomadaire avec une à deux rencontres vous plaît ? N'hésitez pas à m'envoyer des messages ou des commentaires pour échanger sur ce format.
Merci.
Bonsoir à tous, La semaine dernière j'ai tenté de prendre la ligne 1 pour trouver l'inconnu(e) du jour mais j'ignore pourquoi...
Tristan
Bonsoir à tous,
La semaine dernière j'ai tenté de prendre la ligne 1 pour trouver l'inconnu(e) du jour mais j'ignore pourquoi, je ne le sentais pas ... me restait cette sensation que ça n'allait pas se faire sur cette ligne. J'ai attendu, observé mais l'envie n'est pas venue. Donc tant pis, je me suis dit qu'après une journée de taf je trouverais l'inconnu sur le chemin du retour. Donc sur le retour me voilà dans le tramway, je vais pour m'asseoir en face d'un inconnu et je croise un regard, une tête que je connais : Eva, une ancienne inconnue rencontrée sur cette même ligne de tram. On se salue, et elle comprend que je m’apprête à interviewer un jeune homme en face de moi.
Je vous présente Tristan, 29 ans.
Dans la vie Tristan est ingénieur informatique de formation : "C'est ma formation initiale mais je souhaite me reconvertir ! A la base je suis développeur web, ma première expérience pro dans ce domaine c'était mon alternance mais je trouve que cela s'est mal passé car j'étais dans une start-up. Alors pour certains c'est chouette ce genre de boites, mais pas pour moi : on est peu nombreux, on te demande énormément d'investissement pour peu - voire pas - de retours ni de reconnaissance. C'est le genre d'expérience qui te fait te remettre en question et c'est ce qui s'est passé dans mon cas.
De plus, j'étais en ' full télétravail ' donc aucun contact avec des gens... Encore une fois pour certains c'est top mais pour moi, vu mon parcours personnel, cela ne m'a pas aidé à continuer dans l'informatique : être coupé de toute vie sociale c'était compliqué. J'avais besoin de revenir aux fondamentaux : le contact humain."
Je ne peux pas en rester là, j'ai besoin de savoir déjà ce qu'il fait maintenant et quel est son parcours personnel qu'il vient d'évoquer, je lui demande : "J'ai pas mal voyagé, pas mal rencontré de monde et avant ça j'ai fait pas mal de petits boulots, dont celui de serveur. Donc pour le moment je suis de nouveau serveur et ça me plait ... j'ai besoin de rencontrer des gens, cela m'est vital. (rires)
Il n'y a pas de sous-métier, tout n'est pas qu'une question de salaire : j'avais besoin d'un job qui a du sens !"
Mis à part son métier, Tristan aime faire du sport : il pratique la course à pied et le paddle : " Et voyager ! Je suis de Nouvelle Calédonie, j'ai vécu 2 an et demi au Cameroun quand j'avais 7 ans, 1 année en France et à nouveau la Nouvelle Calédonie jusqu'au BAC. Après c'est compliqué les études supérieures là-bas, car il n'y a qu'une grande école mais pas toute les options et toutes les filières, donc j'ai été obligé de revenir en Métropole.
Si je regrette ? Pas du tout c'est chiant de vivre sur une île ! (rires) Y a rien à faire on tourne en rond, et l'avion est hors de prix... Pour les vacances c'est génial, paradisiaque mais y vivre ce n'est pas pareil !!
- Ton prochain voyage ?
- Avec ma copine on prévoit pour 2025 la Nouvelle Zélande à pied : Te Araora, un trek de 3 à 4 mois. "
Il n'aime pas la moutarde, le saumon : " et un truc qui m'insupporte : les gens qui ne te laissent pas descendre du tram ! Ah, ils sont relous à faire ça. " (rires)
Je demande à mon inconnu du jour s'il est heureux, tout de suite maintenant : " Oui je pense ! C'est un truc qui m'arrive rarement : parler à un inconnu ! Et je dois dire que c'est plutôt agréable. "
Le mot de la fin ?
" Merci d'être venu me voir, c'est inspirant ton truc ! "
Merci Tristan c'était aussi très inspirant ton parcours, ta vision de la vie ... J'espère que nous nous recroiserons.
A.
Bonsoir à tous, Je suis un peu en retard pour la publication, le portrait d'Alie s'étant glissé entre deux interviews, celui de mo...
Emilie
Bonsoir à tous,
Je suis un peu en retard pour la publication, le portrait d'Alie s'étant glissé entre deux interviews, celui de mon inconnue du jour a quelques jours de retard... J'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop ! Donc, après avoir été refusé par un jeune homme dans le tramway pour motif de "la photo me gêne", j'ai décidé de sauter dans un autre tram. J'ai aperçu une femme derrière l'aubette du tramway, j'ai décidé de l'aborder : "Je ne prends jamais le tram et il faut que ça tombe sur moi !" (rires)
Je vous présente Emilie, 42 ans.
Dans la vie, Emilie est professeure des écoles : "En maternelle plus précisément ! - Depuis longtemps ? - 10 ans. Avant cela, j'étais CPE dans un collège/lycée. J'ai toujours voulu être professeure des écoles, mais pour différentes raisons, je n'ai pas emprunté cette voie professionnelle tout de suite. Ainsi, j'ai commencé ma carrière en tant que CPE, puis plusieurs années plus tard, j'ai fini par reprendre un MASTER par correspondance et pris une disponibilité d'un an (définition de la disponibilité : ici) afin de préparer le concours. C'est réellement une vocation ! Depuis toute petite, je jouais à la maîtresse et c'était mon rêve d'exercer ce métier."
Je lui demande de m'apprendre quelque chose sur son métier : "Chaque jour est différent, on ne peut jamais prévoir à 100%... Je suis avec des enfants de petite section, donc clairement, on s'adapte tout le temps. Mais c'est ce qui est sympa car on ne s'ennuie jamais. On s'occupe de petits humains et physiquement, il faut que le corps suive, mais chaque année est une page blanche à écrire avec eux et c'est ce que j'aime."
Emilie aime passer du temps en famille avec ses enfants, pratiquer le yoga et la course à pied.
Elle n'aime pas les inégalités, l'intolérance, le racisme et l'injustice : "Je sais que ça fait un peu cliché, mais clairement, ce sont des choses que je n'aime pas du tout !"
"Es-tu heureuse aujourd'hui ? - Oui ! J'ai construit, je pense, la vie que j'avais envisagée et espérée plus jeune, donc clairement, je me considère privilégiée de cela... De plus, tout va bien dans mon entourage... Je garde toujours à l'esprit une petite réflexion personnelle sur mon avenir, cela me permet de ne rien prendre pour acquis et d'avoir des projets. Ce qui ne va pas et bien, c'est à moi de faire en sorte de le changer, de l'anticiper !"
Le mot de la fin : "Merci pour cet échange ! Je suis un peu déçue tu ne m'as même pas posé de question sur mon accent, je suis déçue ! (rires) Je viens de Toulouse, nous sommes à Nantes depuis 2013."
S'en est suivi un débat animé avec mon inconnue sur un sujet assez clivant : "pain au chocolat ou chocolatine ? - je suis pour 'pain au chocolat', elle est pour 'chocolatine' ! Et vous, quelle école suivez-vous ? Hahaha !!"
Merci pour ce moment tramway-esque et j'espère que nous nous recroiserons un jour.
A.
Bonsoir à tous, Cette fois-ci, je n'ai pas observé, j'ai simplement foncé dans le tram et me suis assis en face de quelqu'un ...
Sam
Bonsoir à tous,
Cette fois-ci, je n'ai pas observé, j'ai simplement foncé dans le tram et me suis assis en face de quelqu'un au hasard... Comme toujours, l'inconnu(e) du jour est interloqué(e). Je me demande souvent ce qui doit bien se passer dans la tête de mes "victimes" : oui... non... réseaux sociaux... photographie... j'accepte ou pas ? Bref, elle accepte.
Je vous présente Sam, 20 ans.
Dans la vie, Sam est comptable. J'aurais pu penser qu'elle était aussi étudiante comme Clémence, voire même camarade de promo, mais non, elle travaille depuis un an au sein d'une entreprise. Je lui demande de me parler de son métier : "C'est très routinier comme métier, mais c'est ce que j'aime ! (rires) On pourrait croire que le mot 'routinier' est employé de façon négative, mais pour moi, c'est le contraire, ça me rassure. (rires)
- Vocation ?
- Oh non, pas du tout ! (rires) En fait, je me suis assez laissée porter. J'ai fait un CAP comptabilité, puis sans trop réfléchir, j'ai continué vers un BTS comptabilité et un DCG (Diplôme de comptabilité gestion) que j'ai obtenu en 2 années."
"Et donc, pourquoi avoir choisi la comptabilité ?
- Ah, mais je ne me suis jamais posé cette question ! (rires) En fait, à partir du moment où je suis rentrée en CAP comptabilité, je me suis dit que bon voilà, je vais faire ça. (rires) Je me suis laissée porter tout simplement."
Je lui demande de m'apprendre quelque chose sur son métier :
"Par exemple, aujourd'hui était une journée particulièrement ennuyeuse ! (rires) J'ai passé ma journée à faire des relances, des factures... On est en fin de mois donc clairement, ce sont des journées très chargées. Donc le problème informatique qu'on a eu aujourd'hui, et bien je m'en serais bien passée ! (rires) Sinon, je pourrais t'apprendre que la comptabilité ce n'est pas que des chiffres, c'est aussi beaucoup de raisonnement et de réflexion, c'est ce que j'aime d'ailleurs."
Mis à part son métier, Sam aime lire, écouter beaucoup de musique et faire du sport : "En ce moment, je fais de la gymnastique, c'est sympa. Peut-être que je vais aimer continuer... Je tente plein de choses chaque année pour voir si je trouve un truc qui me passionne.
- Et donc, la gym ?
- Eh bien, c'est sympa. On verra si je tiens l'année entière." (rires)
Elle n'aime pas : "Je n'aime pas les gens qui ne disent pas bonjour quand tu fais le premier pas et tu leur dis bonjour... Franchement, je ne comprends pas, c'est quoi le problème dans répondre à un bonjour !?" (rires)
"Es-tu heureuse aujourd'hui ?
- Oui, mais fatiguée."
Le mot de la fin ?
"C'était vraiment bien, cette discussion avec un inconnu m'a permi d'évacuer mon stress après cette journée difficile... Tu as raison, les gens ont besoin de parler, et encore plus avec un inconnu, ça fait du bien. Merci."
Merci à toi, Sam, et au plaisir de se recroiser. On a beaucoup ri pendant cette interview et je t'avoue que ça m'a fait du bien aussi.
A.
Ce soir, une interview un peu particulière, laissez-moi vous raconter tout cela. Peu avant l'été, j'ai été contacté par une jeune ...
Alie
Ce soir, une interview un peu particulière, laissez-moi vous raconter tout cela. Peu avant l'été, j'ai été contacté par une jeune femme qui se lançait dans une sorte de quête initiatique personnelle à la rencontre des personnes qui l'ont marquée ou accompagnée tout au long de sa vie. À travers une émission radio/podcast, elle s'est lancée dans l'enregistrement de leurs parcours en leur rendant hommage. J'ai eu la chance et le privilège de l'avoir inspirée à un moment de sa vie, et j'en suis touché... C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés et que j'ai pu témoigner à son micro : lien de mon interview : ici.
Je lui ai ensuite proposé un petit crossover entre nos projets, et elle s'est donc prêtée à son tour au jeu de l'interview.
Permettez-moi de vous présenter Alie, 36 ans.
Alie mène une vie bien remplie : "J'accompagne les gens par le toucher, j'enseigne le shiatsu et je propose des ateliers de danse initiative."
J'ai l'impression que la danse est importante pour Alie, donc je lui demande quel type de danse elle enseigne et ce que cela représente pour elle.
"J'enseigne la danse des 5 rythmes, une forme de danse où chacun est libre de bouger comme il le souhaite... Une danse introspective. C'est quelque chose que j'enseigne de manière nomade. En fait, j'ai tout vendu. Mais quand je dis que j'ai tout vendu, je n'avais pas grand-chose à moi, à part ma voiture. (rires) Alors je pars avec mon sac à dos là où l'on veut bien m'accueillir pour enseigner mon art, généralement pour des associations. Pour moi, la danse est un acte de résistance contre la sédentarité, et il faut au moins briser cette routine une minute par jour, minimum. (rires) Pour moi, il n'y a rien de plus important que de se laisser emporter par la musique pendant une heure, ou plus, en laissant son corps libre de ses mouvements, surtout après avoir frôlé la mort!"
"Frôlé la mort ? Comment cela, si je peux me permettre ?"
J'ai la maladie de Lyme. J'ai dû me battre pour être là aujourd'hui car lors d'un périple au Portugal, j'ai contracté la maladie... Il faut savoir qu'il y a plusieurs formes de la maladie de Lyme, et pas de chance pour moi, j'ai eu la forme la moins agréable. J'ai suivi un traitement antibiotique très large avec de bons effets mais surtout beaucoup d'effets secondaires, pour essayer de trouver l'antibiotique qui fonctionne le mieux pour mon corps. Malheureusement, j'ai fait une surcharge médicamenteuse qui a entraîné une paralysie respiratoire. Je ne pouvais plus me lever, j'essayais de lutter mais cela empirait. J'ai donc décidé de lâcher prise et, inconsciemment, de me dire que c'était mon moment de partir. C'est à ce moment-là, où j'ai décidé d'accepter mon sort, que mon corps a commencé à se libérer. Hasard, coïncidence, je ne sais pas, mais ce que je peux te dire, c'est que quand ce n'est pas ton moment, on t'offre une seconde chance sur Terre."
Il m'est difficile de reprendre l'interview après un témoignage aussi poignant. Je comprends mieux maintenant le concept des Rencontres d'Alie... tendre le micro quand on a frôlé le précipice et qu'on pensait ne plus avoir la chance de s'exprimer. Je rassemble mes émotions et reprends le fil de l'interview en lui demandant ce qu'elle aime.
"J'aime le cinéma, la musique, bien sûr danser et l'écriture spontanée : j'écris quand j'en ai envie, que ce soit des scénarios, des courts métrages, de la poésie... selon mes envies."
Ce qu'elle n'aime pas : "Je trouve cela insupportable que les gens ne se disent pas bonjour, que ce soit sur un quai de tram/bus, en entrant dans une boutique, etc... Et ce qui me révolte en tant que femme, c'est que le simple fait de sourire à quelqu'un dans la rue est parfois interprété comme une proposition..."
"Es-tu heureuse aujourd'hui ?
Ouais, je trouve ça cool de discuter avec un inconnu sur un banc du tramway à Trocardière. Je suivais tes interviews à un moment et je trouve que vivre l'instant est encore plus sympa."
Le mot de la fin ?
"Merci, Allan!"
Merci à toi, Alie, et merci de m'avoir interviewé pour ton émission. C'était très sympa.
A.
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