Bonsoir à tous, Petit challenge du jour : interviewer un(e) inconnue dans le nouveau tramway. Grâce à un agent infiltré, je connais les ho...

 


Bonsoir à tous,

Petit challenge du jour : interviewer un(e) inconnue dans le nouveau tramway. Grâce à un agent infiltré, je connais les horaires de passage de ce nouveau tramway : j'attends donc à Commerce de l'apercevoir au loin avant d'aborder quelqu'un. Lorsque j'aperçois le tram arriver j'aborde un jeune homme sur le quai, et à mon grand étonnement il refuse direct : " Non ça ira ! " 
Le tramway arrive je n'ai pas le temps de réfléchir, je monte dedans, il est blindé. Je n'aborde plus trop quand les rames sont bondées car, d'expérience, ils refusent. J'observe, je ne sais pas quoi faire et puis les gens autour de moi descendent et je me retrouve face à un homme plongé sur son téléphone et qui joue : allez je tente !

Je vous présente Auguste, bientôt 30 ans.

Dans la vie mon inconnu est agent de développement pour la Ligue d'Aviron des Pays de la Loire : " En quoi ça consiste ? Je mets en place des ateliers dans la région pour faire connaitre ce sport, j'anime aussi des club d'AviFitness - du rameur pour faire simple, du renforcement musculaire pour les adhérents, et j'organise des compétitions d'aviron bien évidemment, pour les 11-15 ans. 
J'aime beaucoup ce métier mais je pense que je changerai prochainement car cela prend énormément de temps, je bosse sur une grande amplitude horaire et c'est contraignant pour la vie perso : je suis amené à travailler les soirs et les week-ends. " 

Quand je demande "Apprends-moi un truc sur ton métier ? Auguste me dit qu'il est trop tôt pour y réfléchir :
- Là je ne vois pas, c'est dur ! 
- Parle-moi de ton parcours et ce que tu souhaites faire après ?
- En fait, je viens du socio-culturel ; je bossais à Angers pour l'équivalent de l'Accoord. Donc plutôt dans l'animation. Et je réfléchis si c'est ce que je souhaite faire. C'est pas simple comme décision à prendre et puis j'aime beaucoup ce que je fais donc je ne sais pas trop. " 

" L'aviron une passion ? 
- Pas du tout ! (rires) En fait j'aime surtout le football ! Ce métier m'a permis de découvrir ce sport et c'est clairement un chouette sport. " 

Mis à part son métier Auguste aime le sport de manière générale, passer du temps avec ses amis et les jeux vidéos - en ce moment il joue à Baldur's Gate 3.

Il n'aime pas : " Je me répète, mais il est clairement trop tôt ! (rires) Mais dans le fond je suis assez tolérant donc je n'accorde pas d'importance aux choses que je n'aime pas. " 

" Es-tu heureux aujourd'hui ?
- Ouais, ça va ! Y a pire que moi mais je ne suis pas non plus au max du bonheur. " 

Le mot de la fin ? 
" C'était cool comme rencontre, un concept marrant. " 

Merci Auguste et j'espère que nous nous recroiserons dans une rame de tramway, ancienne ou neuve hein ! 


A.


  Bonsoir à tous, Je suis sur le quai en train d'attendre, je suis parti du travail plus tard que d'habitude. Je découvre un terminu...

 


Bonsoir à tous,

Je suis sur le quai en train d'attendre, je suis parti du travail plus tard que d'habitude. Je découvre un terminus de la ligne 3 bondé d'usagers : les yeux rivés sur leurs smartphones pour certains, leurs écouteurs vissés sur les oreilles pour d'autres. Je laisse partir le tramway, je prendrai le suivant : je ne suis pas pressé. J'aperçois un jeune homme assis sur le banc, jouant sur son téléphone et n'ayant pas l'air de vouloir monter dans le prochain tram qui s'apprête à partir, je décide de l'aborder.

Je vous présente Mohamed Ismael, 27 ans.

Mon inconnu du jour parle mal le français et ne me donne pas son âge mais son année de naissance : "Je suis né en 1997. Je ne parle pas très bien français mais je vais faire un effort pour toi.
- Que fais-tu ici ?
- Je sais pas trop, je me balade.
- Que fais-tu dans la vie, Mohamed Ismael ?
- Je ne travaille pas, je voudrais apprendre un métier... peu importe lequel, je veux juste travailler."

Je comprends que le parcours de mon inconnu n'est pas banal et je lui demande de me raconter son histoire : "Je viens du Soudan, j'ai fui mon pays à cause de la guerre. J'ai fui en voiture jusqu'au Tchad à Kana, puis de là, direction la Libye en voiture. Ensuite, j'ai pris un petit bateau pour traverser jusqu'en Italie. J'y suis resté 10 jours, puis j'ai pris le train pour arriver en France. C'était long, difficile, ça m'a pris 2 ans. Mais je suis en vie et en France : ça pourrait être pire."

Je demande à mon inconnu ce qu'il faisait au Soudan comme travail ? "J'étais électricien."

Parle-moi de ta vie ici : 
"Ça va, il ne faut pas se plaindre, je suis bien ici.
- Tu dors où ?
- Ça dépend, parfois dans la rue, parfois dedans.
- Tu manges à ta faim ?
- Des fois je mange, des fois je ne mange pas, mais ce n'est pas grave, c'est comme ça. Mais les Français sont gentils, ça fait du bien au moral et puis j'ai quelques amis ici avec qui on parle. Je me suis fait des amis ici, des Soudanais, des Guinéens, et on s'aide comme on peut."

Au cours de cette discussion, qui diffère beaucoup d'une interview aujourd'hui, je prends en pleine face une vérité bien triste, celle d'un jeune homme qui a fui son pays. Je suis un peu, voire très déstabilisé ; je suis épaté par son sourire et sa joie de vivre, surtout quand je lui demande ce qu'il aime : "Le football et le Real de Madrid. J'aime aussi la musique, danser, vivre ! Mais je n'aime pas la guerre."

"Es-tu heureux aujourd'hui ?
- Oui, ici c'est bien, les gens sont accueillants, gentils ; et je n'ai pas croisé que des gens gentils je te le dis."

Le mot de la fin ?
"Je suis content que tu aies parlé avec moi aujourd'hui."

Merci, Mohamed Ismael, j'espère que nous nous recroiserons un de ces jours.


A.


Alors qu'aujourd'hui, le 23 avril 2024, des femmes, des hommes et des enfants ont perdu la vie en tentant de traverser la Manche, le récit de Mohamed Ismaël résonne encore plus profondément en moi. Je ne peux m'empêcher de penser que si nous étions à leur place, nous aurions fait de même : fuir dans l'espoir de vivre et/ou d'un avenir meilleur.

  Bonsoir à tous,  Après avoir interviewé le conducteur du tramway dans lequel je suis assis, une place est vide en face de moi alors j'...

 

Bonsoir à tous, 

Après avoir interviewé le conducteur du tramway dans lequel je suis assis, une place est vide en face de moi alors j'attends naturellement que quelqu'un s'y installe pour être ma prochaine victime : je suis machiavélique, j'aime tendre des pièges ! Un homme prend place face à moi et je m'approche doucement pour lui dire qui je suis et ce que je fais... La suite, vous vous en doutez : il accepte.

Je vous présente Mouloud, 56 ans.

Dans la vie mon inconnu du jour est en reconversion professionnelle : " Je viens de terminer un stage en immersion dans la réparation/remise en état d'ordinateurs et j'ai adoré. J'aime le côté de remise en état, l'aspect éco-responsable et je dois dire que l'idée de décrocher ce CDI me ravirait à merveille. Que ce soit un temps partiel ou un temps plein, moi tant que je travaille ça me va. 
- Comme tu fais un stage, ça n'est pas encore ton métier. Que faisais-tu avant ? Quel est ton parcours ?
- Je suis arrivé en France en 2018 et j'ai travaillé rapidement dans une entreprise de recyclage de papier, j'aime ce qui se recycle comme tu peux le voir. (rires)
- Et tu faisais quoi avant d'arriver en France ? 
- J'étais gardien de prison en Algérie. "

Malheureusement pour moi, les arrêts s’enchaînent et malgré mon espoir d'aller assez vite pour revenir sur son passé de gardien de prison, ce ne sera finalement pas le cas ; j'espère lors d'une prochaine rencontre, sait-on jamais.

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son stage en immersion : " Ma crainte c'était surtout de savoir si le poste était adapté aux personnes handicapées car je souffre du dos donc c'est un critère important pour moi. 
- Et c'était adapté ?
- Oui tout à fait, ça m'a rassuré. Il ne reste plus qu'à me faire embaucher !" (rires)

Mis à part le fait de travailler, mot que me répète plusieurs fois mon inconnu du jour, Mouloud aime les balades, les randonnées, le cinéma, lire, aller au théâtre : " Et j'aime la nature, passer du temps à la campagne, j'aime le dépaysement. La nature me rappelle la Kabylie : j'habitais un petit village de montagne en Algérie et j'ai toujours aimé la nature. Et ici en France il y a des superbes campagnes, dépaysantes et ressourçantes pour moi. " 

Il n'aime pas la politique mondiale et la perte d'Humanité : "Nos sociétés deviennent de plus en plus individualistes alors qu'on a tous à gagner à être soudés, ensemble." 

"Es-tu heureux aujourd'hui ? 
- Oui.
- Pourquoi ?
- C'est l'Aïd, c'est une fête chez nous ... D'ailleurs c'est un jour férié pour nous les musulmans, mais pas n'importe quel jour férié : c'est un jour de partage, on voit du monde, on dîne en famille : ce soir j'ai mes neveux à manger. La plupart de ma famille est encore en Algérie, mais heureusement pour moi j'en ai quand même ici aussi. " 

Le mot de la fin ?
" Paix ! Et je rajouterais aussi pas de guerre ! 
On a déjà assez avec les maladies, donc vivons heureux et en paix ... Tu sais la paix ça se cultive en permanence, c'est dur, ça demande de l'énergie mais ça en vaut la peine car en une fraction de seconde le mal peut réduire cette paix à néant. " 

Une dernière question Mouloud : "Tu retournes bientôt en Algérie ?
- J'aimerais bien, mais depuis mon arrivée en 2018 je n'ai pas pu y retourner ... j'espère bientôt car 6 ans loin de sa famille, c'est long. " 

Merci Mouloud pour ta sincérité, ton sourire et j'espère que nous nous recroiserons.


A.




  Bonsoir à tous, J'étais sur le quai et j'ai ce commentaire  d'un lecteur lu sur facebook il y a peu  qui résonne dans ma tête ...

 


Bonsoir à tous,

J'étais sur le quai et j'ai ce commentaire d'un lecteur lu sur facebook il y a peu qui résonne dans ma tête ...

Il est vrai que cela fait longtemps que je n'ai pas interviewé quelqu'un de la SEMITAN. Allez banco, j'aperçois sur le bout du quai un conducteur qui attend son tramway ... Normalement il devrait partir dans 9 minutes, ça va être court mais tant pis on tente, et parfois ils laissent leur cabine ouverte pour qu'on termine l'interview le temps d'un arrêt ou deux. 

Je vous présente Gregory, 38 ans.

Dans la vie Gregory est conducteur de bus et tramway : " Je suis conducteur de bus depuis 9 ans et de tramway aujourd'hui. (rires)
- Comment ça aujourd'hui ? 
- Après 9 ans en tant que conducteur de bus, j'ai suivi une formation de 22 jours pour devenir conducteur de tramway et aujourd'hui c'est le grand jour. Donc une fois dans le tramway je me concentre et je ferme la porte de la cabine.
- Mince, moi qui croyais que j'aurais pu prolonger l'interview avec toi ... je crois que je vais te laisser tranquille haha ! Donc pourquoi conducteur de bus/tram ?
- J'aime l'autonomie qu'offre ce métier, la responsabilité que ça demande car on transporte les gens. 
- Tu te sens utile ?
- Oui c'est tout à fait ça : utile pour les gens et c'est valorisant. " 

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier de conducteur de tramway ?
" Les signaux ferroviaires ... On doit connaitre tout un tas de panneaux et de règles liés au ferroviaire comme les SM (sigles mécaniques), TR (Sigles de trafic restreint), les espacements ... " 

Mis à part son métier, Gregory aime le foot qu'il pratique et le nautisme dans son ensemble : " J'aime la pêche, la pêche sous marine, le bateau, faire du jet-ski. " 

Il n'aime pas les incivilités, le manque de respect. 

"Es-tu heureux aujourd'hui ?
- Oui. Je suis en vie, en bonne santé donc aucune raison de me plaindre. " 

Le mot de la fin ? 
" Et bien je vais prendre mon premier service, on part dans 2 minutes donc je vais devoir me concentrer et fermer ma cabine, merci. " 

Merci à toi Gregory et au plaisir de se recroiser dans le tramway.


A.




  Bonsoir à tous, La semaine dernière sur le même trajet j'ai interviewé 2 inconnus et c'était une chouette expérience ; surtout si ...

 

Bonsoir à tous,

La semaine dernière sur le même trajet j'ai interviewé 2 inconnus et c'était une chouette expérience ; surtout si tôt le matin ! Moi qui me plaignais la veille sur Facebook d'être fatigué, je me suis surpris avec un élan de motivation, j'étais plus déterminé que jamais, haha ! 

Je vous présente Simon, 28 ans.

Dans la vie Simon est cordonnier-bottier : " 10 ans que je fais ce métier et je l'adore toujours autant ! J'ai toujours eu la passion de la chaussure, le travail du cuir. D'autant plus que je suis spécialisé dans la chaussure orthopédique, donc sur-mesure : je me sens d'autant plus utile car mon métier prend alors encore plus son sens. 
Mon parcours pour devenir cordonnier-bottier ? J'ai fais un lycée général, mais j'avais envie d'un travail manuel donc j'ai intégré les Compagnons du Devoir avec une spécialité "métiers du cuir" : c'est un CAP en 2 ans. A la fin de ce CAP j'ai cherché un emploi et j'ai vu l'annonce de quelqu'un qui cherchait un cordonnier à la Réunion. Le contact est passé tout de suite avec cette personne, mais je n'avais pas les moyens pour m'y rendre : les billets d'avion sont hors de prix pour un jeune qui sort de CAP, et puis il fallait encore que je me loge ... J'explique ma situation, il me dit alors 'je m'occupe de tout'. Il m'a trouvé un logement et m'a payé des billets d'avion. C'est ainsi que je suis devenu donc cordonnier à La Réunion. C'était un CDD d'un an qui s'est super bien passé, mais mes proches et ma famille me manquaient, donc je suis revenu en Métropole. Mais c'était une superbe expérience. " 

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier de cordonnier ?
"Sais-tu que, dans le luxe, les lacets sont fait à la main ? D'ailleurs, dans le luxe tout est fait à la main : renforts en cuir, semelles, etc. " 

Mis à part son métier Simon aime écouter de la musique mais aussi en faire car il apprend la guitare, l'escalade, les sorties avec les potes : " Et le tattoo ! J'ai même hésité à arrêter mon métier pour me mettre à fond dans le tatouage mais j'ai préféré rester dans la chaussure. " 

Il n'aime pas le climat politique actuel, l'injustice : " Je trouve que plus les années passent plus on régresse ... On tient certaines choses pour acquises et des tueries de masse arrivent, un génocide se met en place. Je n'arrive pas à me dire qu'en 2024 des choses comme ça existent encore et ça m'attriste profondément. " 

"Es-tu heureux aujourd'hui ?
- Pffff compliqué d'être heureux aujourd'hui. Tout le monde est à cran, tu sens que tout peut s'embraser en un instant ... On est clairement sur le fil et sur tous les sujets : climat, guerres, racisme. Pour un jeune de mon âge, je profite des petits moments de bonheur simple mais j'ai du mal à me projeter. " 

"Le mot de la fin ?
-Soyez altruiste ! On ne se met plus à la place des autres et je pense qu'il manque à nos sociétés juste un peu d'empathie. " 

Merci Simon pour ton témoignage et j'espère que nous nous recroiserons prochainement dans le tramway.


A.

  Bonsoir à tous,  Vendredi dernier il était tôt, très tôt ... dans les 6h20 du matin je pense, et malgré un réveil difficile je me suis sen...

 


Bonsoir à tous, 

Vendredi dernier il était tôt, très tôt ... dans les 6h20 du matin je pense, et malgré un réveil difficile je me suis senti motivé pour chasser l'inconnu. Il pleut des cordes, je suis sur le quai de Pirmil que je trouve étonnamment vide et j'aperçois un jeune homme marchant tranquillement sous la pluie et venant dans ma direction.

Je vous présente Thomas, 24 ans.

Dans la vie Thomas est agent entretien d'espaces verts : "En quoi ça consiste ? Et bien en fait je fais plein de choses : tonte de pelouse, ramassage de feuilles, taille des haies, tout ça pour des entreprises. J'aime ce que je fais, car j'aime travailler en extérieur : c'est un métier physique et sans stress - donc j'y trouve mon compte.
- Comment as-tu découvert ce métier ?
- Un peu par hasard à vrai dire, j'ai galéré à trouver ma voie ... je me suis posé des tonnes de questions, j'ai tenté des choses : avant ça j'ai été porteur funéraire, préparateur de commandes, j'ai fait aussi un CAP carrosserie mais sans réelle conviction, ça ne me plaisait pas et puis un jour j'ai vu une annonce et je me suis dit pourquoi pas. Et c'était parfait, c'est que je recherchais en fait !
Mais ce n'était pas gagné, je ne me voyais nulle part... J'avais besoin de travailler mais je ne savais pas quelle voie professionnelle choisir : pas simple pour un jeune. " 

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier ? 
" Franchement, il est tôt (rires) ... Mais je ne vois pas ce que je pourrais t'apprendre." 
Rare sont les fois où l'on ne m'apprend rien, mais ce n'est pas grave, je n'insiste pas. 

Mis à part son métier Thomas aime mater des films et des séries, lire, les sorties avec les amis : "J'ai une vie normale, rien qui ne sort beaucoup de l'ordinaire." 

Il n'aime pas les épinards : " Et je n'aime pas la foule, alors un tramway bondé en revenant du travail c'est l'horreur." (rires)

"Es-tu heureux aujourd'hui ?
- Aujourd'hui oui ! Mais comme je te le disais juste avant; après l'école j'étais un gamin perdu qui essayait de trouver sa place dans la société et je me suis beaucoup questionné ... je n'étais pas bien dans ma peau et je ne souhaite pas revivre cette période de ma vie."

Le mot de la fin ?
"Agréable. Discuter avec un inconnu le matin ça change et ça fait du bien en fait. " (rires)

Merci Thomas et au plaisir de te recroiser dans le tramway.


A.


  Bonsoir à tous, Comme je l'ai expliqué sur Facebook, en ce moment, le manque de soleil impacte ma motivation : j'ai du mal à me la...

 

Bonsoir à tous,

Comme je l'ai expliqué sur Facebook, en ce moment, le manque de soleil impacte ma motivation : j'ai du mal à me lancer dans la chasse à l'inconnu tôt le matin, et j'essuie plus de refus le soir. Je pense que tout est lié, mais c'est ainsi. Donc, une fois de plus, ce ne sera qu'une seule personne interviewée cette semaine, et ce soir, c'est une inconnue.

Permettez-moi de vous présenter Océane, 23 ans.

Océane est étudiante en Master WebMarketing : "J'adore ce que je fais! Je suis en alternance et je pense avoir trouvé ma voie. En quoi consistent mes études ? Le Webmarketing est une sorte de gestion de projets dans le domaine d'internet, car je travaille aussi bien avec des développeurs, des designers que des community managers, etc. Par exemple, nous avons un projet en cours depuis 2 ans qui consiste à créer une startup, donc au sein de notre équipe, nous avons moi-même, des développeurs, des designers web, etc. Toutes les compétences réunies nécessaires pour mener à bien un tel projet... c'est super enrichissant, humainement parlant."

Je demande à Océane de me parler de son parcours : "Je viens de Madagascar, et je suis venue en France pour étudier les langues. J'ai commencé par une faculté de langues avec une option en management économique. J'ai échoué ma première année et ensuite est arrivée la pandémie ! J'ai donc profité de cette période de confinement pour réfléchir à ce que je voulais faire. Comme je suis bénévole dans une association au sein de laquelle je m'occupe de la communication et que cela me plaisait, je me suis dit pourquoi pas dans la communication ! (rires) Me voilà donc en BTS communication, puis j'ai poursuivi avec un Bachelor et aujourd'hui en Master. Au cours de mon parcours, j'ai découvert la gestion de projet : discuter, échanger et réunir les gens dans un but commun, et j'ai trouvé que ça avait du sens pour moi."

"Apprends-moi quelque chose sur tes études ?
- J'ai mis du temps à le comprendre, mais il faut énormément d'empathie dans mon métier. D'ailleurs, je trouve que ce n'est pas suffisamment enseigné en cours. Parce que la gestion de projet, c'est surtout et avant tout une question d'êtres humains, donc il faut souvent se mettre à la place de l'autre pour comprendre sa ou ses problématiques."

Océane aime cuisiner, faire du sport - elle m'avouera qu'elle sait que c'est important et qu'elle va s'y mettre, haha -, elle fait partie d'un collectif de femmes dans le numérique : Women@Nantes, et elle pratique le théâtre : "J'ai remarqué que lorsque tu as prononcé le mot théâtre, tu as souri directement.
- Oui, cela fait 10 ans que j'en fais et j'adore ça. Rien que d'y penser, ça me fait du bien, c'est mon oxygène, mon exutoire : ma passion ! Nous avons une troupe au top, c'est la compagnie du café-théâtre."

Elle n'aime pas les gens aigris, ceux qui se plaignent tout le temps : "Il faut relativiser, la vie est belle ! Je viens de Madagascar, et franchement nous n'avons pas à nous plaindre ici... Mais rien n'est acquis, hein ! Il faut se battre pour conserver ses droits ou en obtenir de nouveaux, mais dans l'ensemble, nous ne nous en sortons pas trop mal, n'est-ce pas ?"

Comme elle me parle de Madagascar, j'en profite pour lui demander de me parler de son île : "Mes parents sont toujours là-bas, mais je ne suis pas seule ici, j'ai de la famille. Je n'y suis pas retournée depuis 4 ans et ça commence à faire long. Sinon, c'est magnifique, mais culturellement, c'est compliqué... Il y a peu de choses à faire, malheureusement ; mais si tu y vas en vacances, c'est magnifique."

"Es-tu heureuse aujourd'hui ?
- Oui ! J'ai passé une bonne journée, j'ai appris plein de choses, donc c'est super !"

Le mot de la fin ?
"Je ne m'attendais pas à ça, c'est hyper cool, ça change d'être en mode zombie sur son téléphone... donc merci à toi !"

Merci Océane, et au plaisir de se recroiser dans le tramway !
A.