Bonsoir à tous, Tout d'abord, je tiens à m'excuser pour le retard de la publication de l'interview. Un imprévu m'a empêch...

 


Bonsoir à tous,

Tout d'abord, je tiens à m'excuser pour le retard de la publication de l'interview. Un imprévu m'a empêché d'écrire... Je suis vraiment désolé.

La semaine dernière, c'est tôt le matin, sur le quai de Pirmil, que j'ai abordé une jeune femme. Plus tard dans l'interview, elle m'a demandé pourquoi je l'avais choisie. Je lui ai répondu qu'elle était seule avec ses écouteurs, et que ce sont mes victimes préférées (rires).

Je vous présente Noa, 19 ans.

Dans la vie, Noa est étudiante en soins infirmiers :
"Je me rends à mon stage, c'est pour ça que je suis là si tôt... Pourquoi je veux devenir infirmière ? Eh bien, j'ai toujours aimé prendre soin des gens, comprendre la vie. J'aime le soin, travailler en équipe, et... j'aime piquer (rires). Je pense avoir l'empathie nécessaire pour faire ce métier."

J'aime ce mot, empathie. C'est mon mot de 2024. Je trouve qu'on en manque cruellement dans notre société, et ça fait plaisir de l'entendre si tôt le matin.


- Vocation ?
"Oui, depuis que j'ai 14 ans, je veux devenir infirmière. Aider les gens, c'est toujours ce que j'ai voulu faire."

Je lui demande alors de m'apprendre quelque chose sur son métier ou son stage :
"Le pansement mid-line. C'est un pansement technique que j'ai eu du mal à maîtriser parce qu'il est stérile. Pour faire simple, c'est un geste technique où il ne faut rien toucher. C'est un peu dur à expliquer, mais c'est un pansement qui nécessite une sorte de drain ou de perfusion reliée au cœur... C'est stressant, et crois-moi, ce n'est pas simple, surtout à cause du dosage !" (rires)

En dehors de son métier, Noa aime le piano, le dessin, traîner avec ses amis et travailler ses cours.

Elle n'aime pas la violence sous toutes ses formes :
"Même si ça s'est amélioré, je trouve qu'il règne encore un climat pas très sain dans cette ville."

Le mot de la fin ?
"Ton projet est drôle, je ne m'y attendais pas. Je dois dire que c'est un peu perturbant au début... mais c'est chouette !"

Merci Noa d'avoir joué le jeu si tôt, et au plaisir de se recroiser dans le tramway.

A.


  Bonsoir à tous, Après quelques semaines sans arpenter les rames du tramway, je me suis remis en chasse. Coup de chance pour moi : je profi...

 


Bonsoir à tous,

Après quelques semaines sans arpenter les rames du tramway, je me suis remis en chasse. Coup de chance pour moi : je profitais d’un mercredi après-midi en RTT pour une affaire personnelle, ce qui m’a permis de prendre le tramway à un horaire qui m’est peu familier, celui de la pause déjeuner. Il était aux alentours de 13h. En rentrant chez moi, je me suis arrêté à Beauséjour. J’ai laissé passer un tramway, puis un second, histoire de repérer quelqu’un d’un peu isolé sur le quai. C’est là que j’ai aperçu mon inconnu du jour. Un détail a tout de suite capté mon attention : ses longues dreadlocks et son écharpe léopard.

Je vous présente Tim, 31 ans.

Dans la vie, Tim travaille dans la téléphonie :  
« Plus précisément, je m’occupe du réseau mobile sur des chantiers d’installation ou de rénovation. Je travaille sur des bâtiments en construction, des immeubles ou encore des pylônes électriques pour installer, remplacer ou rénover du matériel comme des antennes 4G/5G. J’adore mon métier. Au-delà de l’aspect technique, qui me passionne, j’aime aussi le lien avec la nature. C’est un peu paradoxal, car quand on pense aux antennes 4G/5G, ce n’est pas forcément à la nature qu’on associe ça (rires). Mais souvent, les pylônes sont dans des zones isolées, et j’apprécie ce calme.  
Depuis combien de temps je fais ce métier ? Cinq ans, mais depuis six mois, j’ai monté ma propre entreprise. »

Je demande à Tim de m’apprendre quelque chose sur son métier :  
« On parle souvent des ondes des antennes 5G. Tu sais qu’une antenne émet des ondes de 5 watts, alors que ton micro-ondes en émet 1000 ? Le vrai problème, ce n’est pas l’antenne, mais ton téléphone collé à ton oreille qui capte la 5G, haha ! »

Mis à part son métier, Tim a de nombreuses passions :  
« Trop de choses ! (rires) Là, par exemple, je vais chez le tatoueur. J’ai rendez-vous avec Marjorianne, au salon *L’Atelier des Métamorphoses*, pour finir mon dos… enfin, mes fesses, pour être précis ! Haha !  
J’aime aussi les soirées techno. Je fais partie d’une asso et je participe à la construction de décors pour les scènes. » Tim sort son téléphone pour me montrer des photos, et je dois dire que la qualité des décors est bluffante.  
« Mais ma grande passion, c’est la danse. Depuis tout petit, j’adore l’expression corporelle. Je danse du hip-hop, du modern jazz, de l’afro… Danser, c’est vital pour moi. J’aurais pu tenter le conservatoire à un moment, mais j’ai eu peur de perdre cette passion en m’y consacrant à plein temps. Et puis, la précarité des danseurs m’a aussi fait réfléchir. »

Tim n’aime pas les gens agressifs, les conflits, ni la violence envers les animaux :  
« Je ne comprends pas comment on peut faire du mal à un être sans défense. »

Je lui demande enfin s’il est heureux :  
« Difficile à dire… Disons que je me sens bien dans ce que je fais, et pour le moment, ça me satisfait. »

*Le mot de la fin ?*
« Mangez des cacahuètes et vive le léopard ! » (rires)

Merci, Tim, pour cet échange. Au plaisir de te recroiser dans le tramway, et j’espère que ta séance chez le tatoueur s’est bien passée… sans trop de douleurs, haha !

A.