Bonsoir à tous,
La semaine dernière, je n’ai pris le tramway qu’un seul jour pour aller travailler… et je n’ai interviewé qu’une seule personne. Le réveil à 5h45, c’était vraiment trop dur. J’ai cru que je trouverais le courage et la motivation, mais non, haha ! J’avais besoin d’un moment à moi, seul, au fond de la rame, à me réveiller doucement avec ma musique. Mais sur le chemin du retour, tout s’est passé comme prévu.
Je vous présente Martin, 29 ans.
Aujourd’hui, Martin est en recherche d’emploi :
— « Je cherche dans un cabinet de conseil, ou un cabinet de recrutement. »
Il m’explique :
— « J’ai fait une école de commerce, puis travaillé après mon Master 2, vers 23-24 ans. Ce n’était pas une vraie vocation, je me suis un peu laissé porter, j’ai saisi des opportunités… mais je suis content du chemin parcouru. J’ai commencé dans un cabinet de conseil, puis dans un cabinet de recrutement. Et il y a un an et demi, j’ai monté ma propre boîte. Malheureusement, ça n’a pas décollé comme je l’espérais. Depuis trois mois, je suis au chômage. »
Martin voit cette période comme un temps de réflexion :
— « Je fais le point sur ce que je veux vraiment. Et je pense revenir en cabinet de recrutement, peut-être dans le digital ou l’international, car j’aime le contact humain. J’adore aider les autres à trouver leur voie professionnelle. »
Il me raconte aussi qu’il a vécu un an en Écosse et six mois en Estonie pendant ses études :
— « C’était incroyable ! Même si l’accent écossais, au début, c’est l’enfer ! » (rires)
Et l’Estonie ?
— « Pas commun, hein ? Moi aussi j’avais des a priori : on m’avait dit que les Estoniens étaient froids, même pire que les Français ! » (rires)
— « Mais une fois que tu gagnes leur confiance, ce sont des gens formidables, généreux, humains. Je garde encore contact avec des amis là-bas et en Écosse. »
Je lui demande s’il peut m’apprendre quelque chose sur son métier.
— « Ce que je retiens, c’est que j’aime chercher des profils atypiques. Les compétences techniques sont importantes, oui, mais pas suffisantes. La motivation, la curiosité, l’envie, le parcours comptent tout autant. J’ai toujours trouvé dommage que certains collègues ou clients ne regardent que les diplômes. Je crois que ça me vient de la culture anglo-saxonne : on donne leur chance aux gens, on regarde d’abord l’humain. »
En dehors du travail, Martin est passionné de sport : il a fait 11 ans de handball en départemental, court régulièrement, aime le poker et bien sûr le foot.
— « Je suis tellement content que le PSG ait enfin gagné la Ligue des Champions ! Je les suis depuis toujours. »
Mais ce qu’il aime le plus, ce sont ses amis :
— « Certains sont dans ma vie depuis la maternelle, d’autres depuis l’adolescence. On se voit au moins une fois par mois. On a chacun nos cercles, nos vies, nos passions… mais cette amitié née à Saint-Étienne-de-Montluc a traversé les années, et j’en suis fier. »
Il ne supporte pas l’injustice et a un regard très lucide sur le monde actuel :
— « Aujourd’hui, la libération de la parole permet aussi à beaucoup de propos misogynes ou racistes d’être exprimés sans complexe. C’est effarant. »
Je lui demande s’il est heureux.
— « Maintenant ? Là, avec toi dans le tram ? Oui, ça va. J’ai pas à me plaindre. Y’a des hauts et des bas, comme tout le monde, mais aujourd’hui, je suis bien dans mes baskets. »
Et s’il avait une personne à remercier ?
— « Ma maman. Quand mon entreprise n’a pas marché, elle m’a tout de suite dit qu’elle serait là si j’avais besoin. Et ça, je ne l’oublie pas. »
Le mot de la fin ?
— « Let’s rock, baby ! » (rires)
Merci Martin. J’espère qu’on se recroisera un de ces jours dans le tramway.
A.