Ma première question est toujours la même : « Que fais-tu dans la vie ? » Mais cette fois, mon inconnue du jour m’explique que c’est compliqué pour elle en ce moment et qu’elle préfère ne pas en dire davantage. Je respecte son choix. Cela nous amène à discuter de cette fameuse question, comme si la vie se résumait à un métier : « Que fais-tu dans la vie ? » Alors qu’en réalité, le travail, ce n’est pas la vie. La vie, ce sont les rencontres, les joies, les peines, le grand air, et non cette routine métro-boulot-dodo.
Mais vous me connaissez : j’arrive souvent à mettre mes inconnus à l’aise. Stéphanie accepte finalement que j’écrive et prenne des notes sur son ancien métier :
« J’étais aide à domicile pendant cinq ans. J’ai adoré ce métier, certes difficile, mais tellement humain. »
Comment t’est venue l’idée de faire ce métier ?
« Pour tout te dire, quand j’avais 13 ans, mon grand-père était très malade. J’ai vu des infirmières et des aides-soignantes prendre soin de lui et l’accompagner jusqu’à la fin de sa vie. Avec mes yeux de jeune fille, au chevet de mon papy, j’observais tout cela et j’étais fière qu’il soit entouré de telles personnes. C’est là que j’ai su que, moi aussi, je voulais prendre soin des gens et, à mon tour, rendre la pareille. »
Je lui demande alors de m’apprendre quelque chose sur son ancien métier :
« Parfois, j’ai eu affaire à des personnes âgées qui semblaient méchantes au premier abord. Mais j’ai compris qu’elles agissaient ainsi pour te tester. Alors, il ne faut pas se laisser faire ! Il faut leur montrer qui est le patron (rires). Et ensuite, elles finissent par s’apaiser et te faire confiance. »
Mon inconnue du jour aime cuisiner et apprécie le contact humain, même avec des inconnus dans le tramway. Cela dit, en tant que femme, elle m’avoue s’être méfiée quand j’ai commencé à lui parler.
« J’adore le théâtre d’improvisation, c’est mon exutoire. »
Elle n’aime pas l’hypocrisie, l’injustice et le manque de respect.
« Un truc que je n’aime pas manger ? La banane. »
Es-tu heureuse aujourd’hui ?
« Oui ! Pourquoi ? Parce que je trouve le bonheur dans différentes choses, et en ce moment, je m’épanouis dans mes activités annexes. »
Le mot de la fin ?
« Et après ! »
Comment ça ?
« Tu vas faire quoi de cette interview ? »
Je vais la publier mercredi 18 décembre.
Merci, Stéphanie. Ce fut un plaisir de discuter de la vie avec toi. J’espère que nous nous reverrons dans le tramway.
Quant à moi, je vous laisse pour cette année : je ne reprendrai pas le tramway cette semaine. Nous nous retrouverons donc en janvier. Prenez soin de vous, de vos proches, et rendez-vous en 2025, bonnes fêtes de fin d'années les amis.
Allan.