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Bonsoir Ă  tous,

La semaine derniĂšre, j’ai rencontrĂ© Thomas sur ma pause dĂ©jeuner. J’avais envie de casser un peu mes habitudes : d’ordinaire, mes interviews se font sur les trajets du matin ou du soir, entre le travail et la maison. Ce jour-lĂ , il faisait gris mais il ne pleuvait pas, alors je suis retournĂ© au terminus de la ligne 1.
Je m’étais mis en tĂȘte d’interviewer une femme, car en regardant mes derniers portraits, j’ai remarquĂ© qu’ils concernaient majoritairement des hommes.

Mais, en gĂ©nĂ©ral, quand je pars avec une idĂ©e prĂ©cise en tĂȘte, ça ne fonctionne jamais
 Et, sans surprise, cette fois encore, j’ai enchaĂźnĂ© refus sur refus.

AprĂšs le quatriĂšme refus, je me suis dit que j’allais finalement aborder des hommes
 Verdict : huit refus supplĂ©mentaires ! Certains amusĂ©s, d’autres un peu agacĂ©s. Moi aussi, je commençais Ă  perdre patience. La pluie menaçait, quand j’ai aperçu une jeune femme en cirĂ© jaune, un sac sur le dos et un plat dans les mains. Je l’ai abordĂ©e, et elle a acceptĂ©.

Je vous présente Chloé, 33 ans.

— Marrant ton truc ! Je crois que j’ai dĂ©jĂ  entendu parler de toi
 Mais je ne prends pas le tramway, j’attends des amis qui viennent me rĂ©cupĂ©rer en voiture.
— Pas grave, ça sera une interview sur le quai. L’inconnue du quai du tram, ça marche aussi !

— Donc ChloĂ©, tu fais quoi dans la vie ?
— Je suis en reconversion professionnelle. J’étais professeure des Ă©coles avant.
— Pourquoi ce changement de voie ?
— C’est simple, ça tient en deux mots : Éducation nationale. (rires)

Son tĂ©lĂ©phone sonne. Elle s’excuse, dĂ©croche. Je m’en doutais : ses amis sont arrivĂ©s, elle doit filer. On en rigole quand je lui dis que c’est sans doute l’interview la plus courte que j’aie jamais faite.

Au plaisir de te recroiser, Chloé, pour la terminer cette fois !

A.

A propos d'Allan Touchais

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