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Bonsoir à tous,

Cette semaine, une seule interview sera publiée. Pourtant, j’étais gonflé à bloc vendredi matin : réveil à 5h45, départ à la fraîche avec l’idée de réaliser deux interviews avant que la chaleur ne me freine sur le chemin du retour.

Mais la motivation ne fait pas tout… J’ai essuyé près d’une dizaine de refus, tous profils confondus : jeunes, moins jeunes, toutes origines. J’ai même fait sursauter une jeune femme en l’abordant, et une autre a littéralement pris la fuite en trottinant à l’autre bout du quai – apparemment je peux faire peur (rires).

Il m’aura fallu changer cinq fois d’arrêt de tramway avant de croiser un inconnu prêt à se prêter au jeu.

Je vous présente donc Hélios, 29 ans.

Dans la vie, Hélios est ingénieur. Il travaille en prestation dans l’aéronautique, chez Airbus. Il a récemment donné sa démission et termine actuellement son préavis : "Encore un mois à tirer !" (rires)

Je lui demande ce qu’il faisait exactement :
"Je bossais au bureau Méthodes. On rédigeait les notices pour les avions – un peu comme les notices Ikéa, mais pour l’aéronautique !" (rires)
"On faisait aussi du support logiciel, des mises à jour de données techniques et de la mise en place de process."

Pourquoi cette démission ?
"Je n’adhère pas à l’industrie. À la base, je suis chimiste. Et travailler dans l’aéronautique, je me suis vite rendu compte que ça ne collait pas avec mes valeurs. Aujourd’hui, l’aviation pose de vraies questions en matière d’écologie. Je comprends les enjeux d’emploi, mais je n’ai pas envie de participer à ça. Je suis encore jeune, en pleine réflexion sur mes futurs choix."

Je lui demande tout de même de m’apprendre un truc sur son métier :
"Un avion, ça ne se construit pas d’un bloc. Ce sont plein d’étapes, avec différentes équipes chargées de chaque partie : un logiciel, des câbles… Ce sont des briques qu’on assemble dans un ordre très précis."

Et en dehors du boulot ?
Hélios aime le volley, lire, mater des films. "J’aimerais bien me mettre à la danse de salon : tango, rumba, paso doble…"

Il déteste l’hypocrisie et la violence :
"Je trouve que les gens s’énervent vite, et souvent pour pas grand-chose."

Es-tu heureux aujourd’hui ?
"Franchement, ça va mieux depuis que j’ai posé ma démission. J’ai l’impression de respirer à nouveau. Ce qui m’attend est encore flou, mais avoir eu le courage de partir m’a fait un bien fou au moral."

Le mot de la fin ?
"Soyez heureux. Apprenons à nous connaître et à nous aimer… surtout dans le climat actuel, si anxiogène."

 

Merci Hélios, et au plaisir de te recroiser dans le tramway… ou ailleurs, qui sait ?

A.

A propos d'Allan Touchais

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