Bonsoir à tous,
Voici enfin la deuxième partie… J’ai mis du temps à publier l’entretien téléphonique entre l’Inconnu du Tramway (moi) et l’Inconnu du Métro (Marie Dinkle) pour deux raisons :
- Un problème technique : mon site ne me permettait pas d’uploader un fichier MP3, et j’ai dû demander à un pote de m’aider.
- Un blocage plus personnel : pour être honnête, je crois que je n’avais pas envie d’écrire cet article. Comme si cela marquait la fin d’un chapitre important de ma vie. Cette mini-quête, ce rêve d’échanger avec Marie Dinkle, créatrice de l’Inconnu du Métro, sans qui je ne me serais probablement jamais lancé dans cette aventure.
J’espère que vous apprécierez cet audio. Ce n’est pas une interview classique, mais plutôt une discussion entre un fan et son inspiration, son mentor… son idole ? Je ne sais pas trop comment qualifier cet échange, mais c’était vraiment chouette. **
**Il y a eu un malentendu avec Marie Dinkle. Elle savait que j’enregistrais notre conversation, mais elle pensait que c’était pour rédiger une interview, et non pour publier l’audio brut. Elle m’en a parlé et m’a demandé si je pouvais le retirer… Ce que j’ai évidemment accepté sans hésitation. J’ai sans doute manqué de clarté, pris par l’émotion du moment. C’est son choix, et je le respecte pleinement.
A.
Marie Dinkle, l’inconnue du métro : « Je ne pensais pas qu’on me chercherait encore après toutes ces années »
Il y a plus de dix ans, Marie Dinkle parcourait le métro parisien, carnet en main, à l’affût d’histoires à raconter. Son blog, L’Inconnu du Métro, a captivé des milliers de lecteurs avant qu’elle ne disparaisse du paysage médiatique. Aujourd’hui, je la retrouve enfin pour un échange autour de cette aventure et de son héritage.
Moi : Salut Marie, je suis ravi de pouvoir enfin te parler. Je t’ai cherchée pendant des années !
Marie Dinkle : (Elle rit.) C’est fou ! Je n’aurais jamais imaginé que quelqu’un essaierait de me retrouver après tout ce temps.
Moi : Et pourtant, j’ai tout essayé ! J’ai fouillé les archives de ton blog, cherché ton nom sur les réseaux sociaux, contacté des journalistes qui avaient écrit sur toi à l’époque… Même ma femme s’est impliquée, et des amis journalistes ont tenté de t’identifier. J’ai même envoyé un message à un compte Instagram qui semblait être le tien en 2018, mais je n’ai jamais eu de réponse… jusqu’à récemment.
Marie Dinkle : Oui, et c’est là que c’est dingue ! Ce fameux message, je ne l’avais jamais vu. Quand je t’ai répondu, c’était en fait sur ce message envoyé six ans plus tôt !
Moi : Ton blog L’Inconnu du Métro m’a beaucoup marqué et a inspiré L’Inconnu du Tramway. Comment tout a commencé ?
Marie Dinkle : J’étais dans un collectif artistique, No Rules. Mes colocataires faisaient du street art, et j’adorais cette idée d’anonymat. J’ai alors eu l’idée de raconter les histoires des inconnus du métro, sans jamais montrer mon visage.
Moi : Et ça a vite pris de l’ampleur…
Marie Dinkle : Oui, au départ, je faisais ça par plaisir. Puis un jour, j’ai ouvert ma boîte mail et j’ai vu des dizaines de commentaires, des demandes d’interview, des articles de presse. Un chanteur, Slimy, avait partagé mon blog, et tout s’est emballé. J’ai été classée dans le top 5 de WordPress, j’ai même reçu des prix lors de concours de blogs.
Moi : Comment as-tu vécu cette soudaine notoriété ?
Marie Dinkle : Franchement, ça m’a dépassée. J’adorais écrire, mais je ne cherchais pas la lumière. Un jour, Samsung m’a offert un appareil photo, pensant que ça allait enrichir mon projet, mais j’aimais bien mon petit appareil basique. Plus je gagnais en visibilité, plus je me sentais enfermée dans des obligations.
Moi : Et tu as fini par tout arrêter. Pourquoi ?
Marie Dinkle : Plusieurs raisons. J’ai eu un enfant, j’ai commencé une formation pour devenir éducatrice… Mais surtout, ça avait perdu de sa spontanéité. Avant, j’aimais prendre mon temps, discuter sans pression. Avec les deadlines et les partenariats, ça n’avait plus le même goût.
Moi : À Nantes, beaucoup de gens me demandaient si j’avais un lien avec toi, si je t’avais eu en interview… Mais je ne savais même pas qui tu étais vraiment.
Marie Dinkle : (Elle sourit.) C’est drôle, parce que moi, je ne pensais plus du tout à ce projet. Parfois, quand j’en parle, des gens me disent : "Ah, mais c’était toi qui faisais ça ?"
Moi : Qu’est-ce que ça te fait de voir que ton idée continue de vivre sous une autre forme ?
Marie Dinkle : Je trouve ça génial ! L’art se réinvente sans cesse. J’ai toujours dit que chacun pouvait s’approprier l’idée à sa manière. Aujourd’hui, avec un smartphone, ce serait encore plus simple à réaliser.
Moi : Quand j’ai commencé L’Inconnu du Tramway, je voulais justement me différencier tout en gardant l’essence de ce que tu avais fait. C’est pour ça que j’ai ajouté l’angle de la photographie.
Marie Dinkle : Oui, et c’est ce qui fait la différence ! Moi, je n’étais pas photographe, c’était purement de l’écriture. Avec ton projet, tu as trouvé une nouvelle approche qui correspond à ton univers.
Moi : Tu te verrais reprendre l’écriture un jour ?
Marie Dinkle : Pour l’instant, non. J’ai tourné la page, même si parfois j’évoque cette période avec nostalgie. Mais qui sait ? Peut-être qu’un jour, je raconterai ces anecdotes sous une autre forme…
C’est donc avec un peu de nostalgie que je mets un point final à cette enquête qui aura duré près de 12 ans.
On espère pouvoir se rencontrer un jour. Nantes-Marseille, ce n’est pas la porte à côté… mais ce n’est pas impossible non plus.
To Be Continued ...
A.