Thumbnail

Bonsoir à tous,

La semaine dernière, je voulais absolument deux interviews (une le matin, une le soir). Pas évident… refus, refus, refus… Mais en persévérant, j’ai fini par y arriver. 💪 Ce soir, je vous présente Zakaria, rencontré à Beau Séjour.

Zakaria a 42 ans.

Ce qui a attiré mon regard ? Ses lunettes stylées et cette impression de tranquillité qu’il dégageait, légèrement à l’écart sous le soleil. Je me suis dit que ça ferait une chouette photo si jamais il acceptait. Et il a accepté. Pour mon plus grand plaisir.

Zakaria est intérimaire, opérateur de production dans l’agroalimentaire :

« Je travaille sur des machines, sur des lignes de production. C’est très physique : on reste debout 8 heures par jour avec seulement 30 minutes de pause. Et souvent, c’est loin de chez moi… parfois une heure de trajet. Je dois me lever à 3h ou 4h du matin pour être à 5h au boulot. Là je suis en arrêt, car j’ai des douleurs au dos et aux pieds. J’ai quinze séances de kiné à faire. »

Quand je lui demande de m’apprendre un truc sur son quotidien d’intérimaire, il sourit :

« L’intérim, c’est pratique pour trouver vite du travail, mais c’est aussi très précaire. Mon objectif, c’est un CDI. Pas à n’importe quel prix… je veux une entreprise avec de vraies valeurs humaines. »

Originaire de Centrafrique, Zakaria m’explique qu’il était commerçant dans la téléphonie et l’informatique :

« J’ai voyagé dans beaucoup de pays d’Europe pour mon activité. Mais en 2013, la guerre a éclaté dans mon pays. Je suis resté jusqu’en 2019… puis j’ai dû partir pour la sécurité de ma famille. La France m’a semblé une évidence. Ici, la loi existe et est respectée. En 3 mois, j’ai obtenu ma carte de séjour. La prochaine sera valable 10 ans. »

À côté du travail, il aime le sport (surtout le foot, il est fan du PSG), aller nager pour soulager ses douleurs, et partager un café avec ses amis place du Commerce. 

Ce qu’il n’aime pas ? La malhonnêteté et le manque de respect.

Es-tu heureux aujourd’hui ? Pourquoi ?

« Oui, parce que j’ai un toit, je travaille, j’ai accès aux soins… En Centrafrique, tout est payant. Ici, la carte vitale, c’est une chance ! »

Le mot de la fin ?

« Merci à la France. Elle m’a beaucoup donné et j’essaie de lui rendre au maximum. Même si, je rigole, l’administration est parfois lourde… mais c’est aussi pareil dans d’autres pays. » (rires)

Merci Zakaria pour cet échange et ces belles photos. J’espère qu’on se recroisera un de ces jours dans le tramway.

A.

A propos d'Allan Touchais

Copyright © 2025 . L'INCONNU DU TRAMWAY